Plutôt très appétant à l’évolution technologique, explorateur et même collaborateur sur certains projets IA, j’amène cependant une réflexion sur la dangereuse dépendance potentielle à l’Intelligence artificielle.

Je considère l’IA à l’égal de la Révolution Industrielle qui a contribué à produire plus, plus vite, avec moins d’efforts. Ce fut un progrès incontestable ayant permis l’accès à un nombre incalculable de biens nous facilitant la vie pour un coût modéré. Certes, cela a fait débat à ses débuts, privant des travailleurs d’emplois peu qualifiés. Mais d’un autre côté, les métiers manuels se sont spécialisés, ont commencé à demander moins d’efforts grâce aux machines-outils et l’Homme a pu se concentrer sur l’aspect intellectuel pour creer sans cesse de nouveaux process et produits pour nous faciliter la vie.

Aujourd’hui, l’IA est une révolution d’une autre nature car elle permet d’optimiser l’activité intellectuelle. Elle a quelque part commencé avec les calculatrices qui nous ont permis de calculer plus vite et sans effort.

Donc pourquoi chercher à faire ce que la machine sait faire ? 

L’Intelligence Artificielle va plus loin, en permettant de remplacer des pans entiers de l’activité intellectuelle. Aujourd’hui il est encore nécessaire de maîtriser les prompts, c’est à dire : la capacité à formuler de la manière la plus précise possible sa demande pour obtenir la réponse la plus pertinente : contenu (image, texte, calcul complexe etc.).

Demain les progrès qui succèderont au “deep learning” permettront certainement de comprendre précisément votre demande sans même avoir à peaufiner votre formulation. Il est même probable que l’IA permette de lire votre pensée.

Quelles peuvent être les conséquences de la suprématie de l’IA ?

S’il est de moins en moins nécessaire de penser et que l’IA devient une prothèse, alors on peut redouter que le cerveau humain s’appauvrisse. La disparition des métiers physiques supplantés par les machines et outils, notamment à l’appui de l’électricité, a transformé le physique humain, plus frêle, à la constitution moins solide. 

Mais on a trouvé la parade : le sport, le fitness. On a transformé l’activité physique subie en une activité physique choisie. C’est devenu une véritable industrie en soi-même.

Alors pourquoi en serait-il autrement avec l’Intelligence Artificielle ?

Oui, je crois que l’Humain va chercher à stimuler son intellect autrement. Mais je crois aussi qu’un fossé plus grand se creusera entre ceux qui ne cherchent pas au-delà de ce qu’on leur sert et ceux qui ne prenne pas une information reçue comme une vérité, mais comme une matière à travailler, à évaluer et le cas échéant : à contester.

Dans l’absolu, l’Intelligence Artificielle va permettre d’aller encore plus loin dans la connaissance du cosmos, dans le diagnostic médical et des tas d’autres domaines utiles à l’Humanité. Mais initialement introduit par l’Humain, introduisant des postulats et algorithmes choisis, à l’image déjà des moteurs de recherche, l’IA peut tendre au conformisme et inhiber toute forme de pensée “out of the box”, autrement dit : en dehors du champs de pensée autorisé par le(s) pouvoir(s)…

Franck Beuttin

(Article produit sans aucun recours à l’IA 😉 sauf l’image générée par Bing)